Le Bénin en Bâtisseur de l'Humanité

Cette Œuvre est composée de trois essences sacrées, trois piliers qui soutiennent la voûte de notre Temple : le Padouk, l'Azobé et le Beli.

Chacune de ces essences incarne une étape, une vertu, un aspect fondamental de notre cheminement.

1. Le Padouk : Le Feu de l'Initiation et la Quête de la Lumière

Le Padouk, par sa couleur « rouge-orange vif » à l'état frais, est le symbole du feu intérieur, de l'ardeur du Néophyte qui vient de recevoir la Lumière. C'est la pierre brute, pleine de passion et de potentiel, mais qui doit être travaillée.

• Son assombrissement progressif vers le brun-rouge puis le brun-noir nous enseigne une leçon cruciale : la Lumière initiale, si vive soit-elle, doit mûrir. L'enthousiasme du début doit se transformer en une sagesse profonde et stable, parfois plus sombre en apparence, mais plus solide. C'est le passage de l'éclat superficiel à la profondeur de la connaissance.
• Son usinage « facile mais nécessitant un pré-perçage » nous rappelle que le travail sur soi demande de la préparation. On ne peut tailler sa pierre sans avoir préalablement marqué les traits ; on ne peut progresser sans la préparation de l'esprit et du cœur.
• Son utilisation pour les « façades, portes et fenêtres » symbolise son rôle de seuil. Le Padouk est la porte par laquelle on entre en Maçonnerie, c'est la façade qui annonce la beauté intérieure du Temple.

2. L'Azobé : La Force Inébranlable et la Persévérance

Si le Padouk est le feu, l'Azobé est la pierre de fondation, la force inébranlable. C'est l'essence la plus dure, la plus dense, celle qui supporte les plus lourdes charges.

• Sa durabilité exceptionnelle et sa résistance mécanique maximale font de lui le symbole de la Foi inaltérable et de la Constance du Maçon face aux épreuves. Il est utilisé pour les « ponts » et les « constructions hydrauliques », c'est-à-dire qu'il est le pilier qui permet de traverser les obstacles, de résister au flux tumultueux des passions.
• Sa structure « irrégulière et imbriquée » nous montre que la force véritable n'est pas une rigidité aveugle, mais une capacité à s'adapter, à s'imbriquer dans la complexité du monde et de la Fraternité, tout en restant solide.
• Son retrait important au séchage est une allégorie puissante : le travail de purification (le séchage) demande un effort intense et peut provoquer des « fissures », mais c'est le prix à payer pour atteindre une stabilité et une durabilité suprêmes.

3. Le Beli : L'Harmonie et la Beauté Intérieure

Enfin, le Beli vient couronner l'édifice. Il est l'équilibre entre le feu du Padouk et la force de l'Azobé.

• Son apparence « marron avec des stries plus foncées et plus claires » forme un motif « décoratif et régulier ». C'est le symbole de l'Harmonie et de la Régularité dans nos vies et dans nos travaux. Les stries représentent l'alternance du jour et de la nuit, de la joie et des épreuves, qui, ensemble, créent la beauté de l'existence.
• Son utilisation pour la « décoration intérieure, l'ébénisterie et le mobilier » indique qu'il est la pierre de finition, celle qui orne le Saint des Saints, le cœur du Temple et le cœur de l'Homme. Il ne s'agit plus de force brute ou d'enthousiasme premier, mais de l'expression de la Beauté et de la Sagesse apaisée.
• Son séchage « moyennement rapide, avec un faible risque de fissuration » symbolise une maturation plus sereine, celle du Maçon expérimenté qui avance avec confiance et mesure, ayant appris à contrôler les forces en jeu.