Dominique Jardin, agrégé et Docteur en histoire, nous offre un très beau livre sur le premier et véritable Tuileur illustré. Le sous-titre, dès plus explicatif, nous donne la source et dresse, en quelque sorte, le plan de l’ouvrage : une pertinente interdépendance entre « Le manuscrit Bib. 2007 de la Bibliothèque de la GLNF », « Les planches de la Bibliothèque André Doré », « Les compléments du manuscrit de la Grande Loge Unie d’Angleterre (GLUA) et « les dessins de la Bibliothèque nationale de France (BnF) ».
« Tuiler » signifie vérifier si quelqu’un qui se présente comme franc-maçon à la porte d’un temple. À partir de là, le mot désigne les aide-mémoire, destinés aux frères « tuileurs » aussi bien qu’aux frères « tuilés ». Après avoir donné la genèse de l’ouvrage, Dominique Jardin présente les 80 tableaux et bijoux aquarellés, fait rarissime dans le champ maçonnique, s’agissant de planches pleine page reproduisant l’édition originelle. Une première partie consacrée au grades de la maçonnerie en France ver 1780, aux étapes de l’élaboration du tuileur ainsi qu’à l’élaboration du texte dévoile et étudie ce proto-tuileur.
Chaque fois le même sérieux et la même rigueur quant à l’analyse : description de la loge, mots, signes, attouchements, mots de passe et historique du grade. Une large place est aussi donnée à l’exceptionnelle iconographie. La seconde partie nous rend familier avec les différents grades usités alors, de celui de Maître et Maître Parfait à celui de Grand Inspecteur et Grand Élu. Enfin, la troisième partie et l’annexe reproduisent le manuscrit GLNF, celui de la Bibliothèque André Doré, mais aussi celui détenue par la GLUA et les dessins de la BnF. Sans compter les nombreux tableaux comparatifs qui mettent en exergue les correspondances dans les différents rites (REAA, Français, RER).
Un remarquable document inédit, distingué par le prix universitaire Bartholdi Award for Distinguished Scholarship et postfacé par Pierre Mollier.